• Le principe fondamental de père riche

    "Si tu apprends les leçons de la vie, tu t'en sortiras fort bien. Sinon la vie continuera tout simplement de te bousculer de toutes parts. En général, les gens optent pour deux solutions : certains se laissent bousculer par la vie ; d'autres se fâchent et en bousculent d'autres, que ce soit leur patron, leur mari, leur femme ou leur travail. Ils ne se rendent pas compte que c'est la vie qui les pousse et les bouscule."
    Je n'avais aucune idée de quoi il parlait.
    "La vie nous pousse tous à droite et à gauche. Certains abandonnent, d'autres se battent. Quelques-uns retiennent la leçon et progressent. Ils acceptent de bonne grâce que la vie les pousse de-ci de-là. L'attitude de ce petit nombre de gens signifie qu'ils ont la volonté et le besoin d'apprendre quelque chose. Ils apprennent et continuent d'avancer. La plupart des autres renoncent, mais quelques-uns comme toi se battent."
    Père riche se leva et alla fermer une vieille fenêtre de bois grinçante qui avait un urgent besoin d'être réparée. "Si tu apprends cette leçon, tu deviendras un jeune homme sage, riche et heureux. Si tu ne l'apprends pas, tu passeras toute ta vie à blâmer ton travail, ton maigre salaire ou ton patron pour tes problèmes d'argent."
    Père riche me regarda soudain pour vérifier si j'écoutais toujours. Ses yeux rencontrèrent les miens. Nous nous fixâmes tous deux et un fort courant de communication s'établit entre nous par le moyen de nos regards. Finalement, je détournai les yeux après avoir saisi son dernier message. Je savais qu'il avait raison. Je l'avais blâmé et pourtant je souhaitais vraiment apprendre. J'étais tiraillé.
    Père riche continua : "D'autre part, si tu es le genre de personne qui n'a pas de cœur au ventre, tu abandonneras chaque fois que la vie te bousculera. Si c'est ton cas, tu passeras toute ta vie à ne rien risquer, à te conduire honorablement, à te ménager en prévision d'un événement qui n'arrivera jamais. Puis, tu mourras comme un vieil homme ennuyeux. Il y aura un tas d'amis qui t'auront vraiment apprécié, car tu étais un travailleur tellement gentil et laborieux. 
    Mais la vérité est la suivante : tu auras laissé la vie te réduire à la soumission. Au fond de toi tu étais terrifié à l'idée de prendre des risques. Tu voulais vraiment gagner, mais la peur de perdre était plus forte que l'excitation que procure la victoire. Au plus profond de ton être, toi et seulement toi sauras que tu n'as pas donné ton maximum pour essayer d'y parvenir. En fin de compte, tu auras choisi d'éviter les risques."
    Nos yeux se croisèrent de nouveau.
    "Vous m'avez poussé à droite et à gauche, n'est-ce pas ? demandai-je.
    - Certaines personnes pourraient peut-être affirmer cela, dit en souriant père riche. Pour ma part, je te dirai simplement que je t'ai donné un aperçu, un échantillon de la vie.
    - Quel avant-goût de la vie ?" demandai-je encore fâché, mais ma curiosité était maintenant éveillée et j'étais encore prêt à apprendre. 
    - Mike et toi êtes les premiers êtres à me demander de leur enseigner comment gagner de l'argent. J'ai plus de 150 employés et aucun d'eux ne m'a demandé un jour ce que je connais de l'argent. Ils me demandent un emploi et un salaire, mais jamais de leur enseigner ce que je sais à propos de l'argent. Par conséquent, la plupart d'entre eux passeront les meilleures années de leurs vies à travailler pour de l'argent, sans vraiment trop comprendre pourquoi ils travaillent."
    J'étais assis là à l'écouter attentivement.
    "Donc, quand Mike m'a dit que tu voulais apprendre comment faire de l'argent, j'ai décidé de concevoir un cours inspiré de la vie réelle. J'aurais pu parler et parler, mais tu n'aurais rien compris. J'ai donc décidé de laisser la vie te bousculer quelque peu pour que tu finisses par m'entendre. C'est pourquoi je ne t'ai payé que 10 cents de l'heure;
    - Quelle est donc la leçon que j'ai apprise en travaillant pour 10 cents de l'heure ? Que vous êtes mesquin et que vous exploitez vos travailleurs ?"
    Père riche se cala dans son fauteuil et rit de bon cœur. "Il serait préférable que tu changes ton point de vue. Arrête de me blâmer en pensant que c'est moi le problème. Si tu crois que je suis le problème, il va falloir que tu me fasses changer. Si tu prends conscience que c'est toi le problème, alors tu peux te changer toi-même, apprendre certaines choses et devenir plus sage. La plupart des gens veulent que le reste du monde change, mais pas eux-mêmes. Laisse-moi te dire qu'il est plus facile de te changer toi-même que de transformer n'importe qui d'autre.
    - Je ne comprends pas, dis-je.
    - Ne me blâme pas pour tes problèmes, dit père riche avec de l'impatience dans la voix.
    - Mais vous ne me payez que 10 cents.
    - Et qu'apprends-tu donc ? demanda père riche, l'air suffisant.
    - Que vous êtes pingre, avare et mesquin, dis-je avec un sourire espiègle.
    - Je vois, tu penses que je suis le problème, dit père riche.
    - Vous l'êtes sans l'ombre d'un doute.
    - Eh bien, conserve cette attitude et tu n'apprendras rien. Si tu continues de penser que je suis le problème, quels choix te restera-t-il ?
    - Eh bien, si vous ne me payez pas davantage, si vous ne témoignez pas plus de respect à mon égard et si vous ne m'enseignez pas, je vais abandonner.
    - Bien dit, fit père riche. Et c'est exactement ce que la plupart des gens font. Ils abandonnent et se mettent à la recherche d'un autre emploi, de meilleures perspectives d'avenir et d'un salaire plus élevé, en pensant réellement qu'un nouvel emploi et un meilleur salaire résoudront le problème. Dans la plupart des cas, cela ne résout rien.
    - Qu'est-ce qui va donc résoudre le problème ? Est-ce le fait d'accepter tout simplement ce misérable 10 cents de l'heure en souriant ?"
    Père riche esquissa un sourire;
    "C'est ce que les autres font. Ils ne font qu'attendre une augmentation en pensant que davantage d'argent résoudra le problème. La plupart se contentent de ce chèque alors que d'autres se trouvent un second emploi et travaillent plus dur encore, mais toujours pour un maigre salaire."
    J'étais assis là à fixer le plancher et je commençais à comprendre la leçon que père riche m'expliquait. J'avais le sentiment que cela représentait un aperçu, un échantillon de la vie. Finalement, je levai les yeux et je dis : "Mais qu'est-ce qui va donc résoudre le problème ?
    - Ceci", dit-il en s'adossant et en me donnant une petite tape sur la tête. "Cette matière entre tes oreilles."
    C'est à ce moment précis que père riche partagea avec moi le principe fondamental qui le distinguait de ses employés et de mon père pauvre, et qui l'amena par la suite à devenir l'un des hommes les plus riches d’Hawaï, tandis que mon père très instruit, mais pauvre, se débattit toute sa vie sur le plan financier. 
    Père riche répéta à plusieurs reprises ce principe fondamental que j'appelle "la première leçon" : Les pauvres et la classe moyenne travaillent pour l'argent. Les riches font en sorte que l'argent travaille pour eux.

     

    Passage du livre de Robert T. Kiyosaki "Père riche, pauvre".

    « Pour l'indépendance, la liberté et la maîtrise de soi - l'appprentissage dès l'enfanceQuand l'appréhension du risque l'emporte sur toute autre considération »